Du 17 au 19 novembre 2025, notre organisation, le Réseau des Héroïnes du Faso, a eu l’honneur de participer à l’École des Cadres de la Société Civile (ECSC) à Koudougou, une initiative portée par le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD). Cette formation fait partie des espaces majeurs dédiés au renforcement des capacités des organisations de la société civile du Burkina Faso. Elle réunit des acteurs engagés, des experts en gouvernance et des praticiens du développement, autour d’une ambition commune : professionnaliser la société civile et lui permettre d’exercer pleinement son rôle dans la construction d’une démocratie solide et inclusive.
Représentée par BANDAOGO Flora Marie Mireille, notre association a rejoint une vingtaine d’autres leaders et représentant(e)s d’organisations venant des quatre coins du pays. Pendant trois jours, nous avons évolué dans une dynamique d’apprentissage intense, de réflexion stratégique et de partage d’expériences. Cette participation s’inscrit pleinement dans notre vision de bâtir une organisation féministe forte, structurée et capable d’agir durablement en faveur des jeunes filles et femmes.
L’École des Cadres de la Société Civile propose un programme complet, qui permet aux participant(e)s de revisiter les fondamentaux du travail associatif tout en se projetant vers les exigences contemporaines du secteur. Plusieurs thématiques majeures ont rythmé les trois jours : compréhension du rôle de la société civile, éthique et déontologie, leadership transformationnel, fonctionnement démocratique des organisations, gestion de projet, fundraising et mobilisation des ressources, analyse des politiques publiques, ainsi que les récentes réglementations encadrant les associations au Burkina Faso. Pour nous, ces thématiques résonnent avec les défis quotidiens rencontrés dans notre mission de défense des droits des filles et des femmes. Chaque module a offert de nouveaux outils, de nouvelles perspectives et une meilleure compréhension de ce qu’implique la gestion d’une organisation résiliente, crédible et efficace.
L’un des moments les plus marquants fut l’explication approfondie des principes de l’éthique associative. Les échanges ont rappelé l’importance de la transparence, de la redevabilité et de la gouvernance participative pour une organisation qui aspire à durer et à gagner la confiance de ses bénéficiaires, partenaires et communautés. Le module sur le leadership a également permis de revisiter la notion de responsabilité : être leader, c’est être capable d’influencer positivement, d’innover, de défendre des valeurs et de mobiliser autour d’une vision commune.
Au-delà de la théorie, l’École des Cadres de la Société Civile nous a permis d’avoir un regard critique sur notre propre organisation. Elle nous a poussées à nous poser des questions essentielles : nos outils internes sont-ils consolidés ? Notre gouvernance est-elle vraiment participative ? Nos processus sont-ils alignés avec les nouvelles lois sur les associations ? Sommes-nous suffisamment préparées pour mobiliser des ressources et conduire des projets d’envergure nationale ?
Ces réflexions ont ouvert la voie à de nombreuses perspectives d’amélioration. Parmi celles-ci :
- La nécessité d’élaborer ou d’actualiser des documents internes tels que la charte d’éthique, le code de conduite, les politiques de protection, le manuel de procédures…
- Le renforcement des statuts et du règlement intérieur pour garantir davantage de transparence,
- L’amélioration des outils de suivi et d’évaluation de nos activités,
- La préparation de stratégies de mobilisation des ressources mieux structurées,
- La création d’espaces internes de dialogue pour permettre à toutes nos membres de participer aux décisions.
Dans les semaines à venir, nous organiseront une session de restitution interne afin de partager l’ensemble des connaissances acquises et d’initier un processus collaboratif d’amélioration organisationnelle.
L’un des atouts majeurs de l’École des Cadres de la Société Civile réside dans la création d’un réseau entre organisations. Au-delà des modules théoriques, les échanges informels et les études de cas ont permis de tisser des liens avec d’autres structures. Nous en ressortons avec de potentielles futures collaborations, des possibilités de mentorat et une meilleure compréhension des réalités des autres organisations.
Le Centre pour la Gouvernance Démocratique a également annoncé la mise en place d’un programme de mentorat pour accompagner plus durablement certaines organisations dans leur structuration. Nous avons accueilli cette perspective avec beaucoup d’intérêt, car un accompagnement personnalisé pourrait renforcer davantage notre gouvernance et la qualité de nos interventions sur le terrain.
La participation de notre organisation à cette édition 2025 de l’École des Cadres de la Société Civile a constitué une étape importante dans notre processus de renforcement institutionnel. En investissant dans la formation et le développement de nos membres, nous faisons un choix stratégique : celui de la durabilité et de la qualité. Les droits des filles et des femmes exigent une organisation solide, structurée et capable de porter une parole forte dans les espaces de décision.
Cette expérience nous rappelle combien il est essentiel pour les organisations féministes de s’outiller et de se professionnaliser dans un contexte où les défis sociaux, politiques et économiques sont de plus en plus complexes. Nous exprimons toute notre gratitude au Centre pour la Gouvernance Démocratique et à l’ensemble des experts pour la qualité de la formation, l’accompagnement et l’espace d’expression offert.
Nous restons déterminées à poursuivre notre mission : défendre les droits, renforcer la voix des filles et des femmes, et construire une société où chacune peut s’épanouir, participer et mener.
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