
La tomate est l’un des légumes les plus utilisés dans la cuisine au Burkina Faso. On la retrouve dans presque tous les repas : sauces, ragoûts, riz gras, couscous ou encore salades. Mais au-delà de son rôle dans l’alimentation, la tomate représente aussi une véritable opportunité économique, surtout pour les femmes. C’est à travers la transformation de la tomate en purée que beaucoup d’entre elles trouvent aujourd’hui un moyen de gagner leur vie, d’assurer l’éducation de leurs enfants et de contribuer au développement local. La transformation de la tomate en purée est une activité très répandue dans plusieurs localités du pays. En effet, pendant la saison, les marchés sont inondés de tomates. Les prix chutent tellement que parfois les producteurs et productrices ne trouvent pas preneur. Faute de moyens de conservation, une grande partie de ces tomates finit par pourrir. C’est un vrai gaspillage qui décourage souvent les agriculteurs. C’est là qu’intervient la transformation. Grâce à la purée, les femmes arrivent à donner une seconde vie à ces tomates. Elles achètent les produits en grande quantité quand les prix sont bas, puis les lavent soigneusement, les trient, les écrasent et les cuisent pour obtenir une pâte épaisse et savoureuse. Cette purée est ensuite conditionnée dans des bocaux et peut se conserver longtemps. L’avantage est double : réduire les pertes après récolte et permettre aux familles de consommer de la tomate toute l’année, même en période de rupture.
Ce travail, souvent réalisé de manière artisanale, demande beaucoup d’efforts mais reste une véritable école de solidarité. Dans les villages comme dans les villes, il n’est pas rare de voir des groupes de femmes se réunir autour de grands foyers pour transformer ensemble plusieurs tonnes de tomates. C’est aussi un moment de partage et d’apprentissage collectif. Chaque étape compte : le lavage, le découpage, la cuisson, le conditionnement. Certaines associations de femmes se sont même spécialisées et arrivent à produire des quantités importantes pour approvisionner les marchés locaux et, parfois, pour l’exportation vers les pays voisins. La transformation de la tomate en purée est plus qu’une simple activité de survie. C’est une véritable source d’autonomisation économique. Beaucoup de femmes qui s’y consacrent parviennent à générer des revenus réguliers, à épargner et à investir dans d’autres activités comme l’élevage ou le petit commerce. Grâce à cela, elles gagnent en respect dans leur famille et dans leur communauté. Cette activité contribue aussi à l’amélioration de la sécurité alimentaire, car la purée de tomate est un produit accessible, utilisé dans presque tous les ménages, et qui apporte une valeur nutritive importante aux repas.

Cependant, cette activité n’est pas sans difficultés. Les femmes rencontrent souvent des problèmes liés au manque de matériel moderne de transformation. Beaucoup continuent à travailler avec des moyens rudimentaires, ce qui limite leur capacité de production. Le conditionnement reste également un défi majeur, car sans emballages adaptés et hermétiques, la durée de conservation de la purée est réduite. Il y a aussi le problème d’accès au marché. Même si la demande est forte, il faut pouvoir écouler la production dans de bonnes conditions et à un prix juste. Le manque de financement empêche souvent les femmes de s’équiper convenablement pour répondre à une demande plus large et améliorer la qualité de leurs produits. Malgré ces obstacles, l’espoir est bien présent. Des ONG, des projets de développement et même certaines institutions étatiques commencent à soutenir les femmes dans ce secteur. Des formations en techniques de transformation, en hygiène alimentaire et en gestion d’entreprise sont organisées. Des initiatives de financement solidaire sont également mises en place pour permettre aux femmes d’accéder à des crédits. Ces appuis viennent renforcer les capacités locales et ouvrent de nouvelles perspectives.
La transformation de la tomate en purée au Burkina Faso n’est donc pas seulement une réponse au problème de gaspillage agricole. C’est aussi un levier puissant pour l’autonomisation des femmes et le développement économique local. Elle montre que, même avec des moyens simples, il est possible de créer de la valeur et de bâtir des solutions durables aux problèmes du quotidien. Valoriser cette activité, c’est encourager l’entrepreneuriat féminin, c’est donner de la dignité au travail de milliers de femmes qui, chaque jour, sous le soleil ou autour du feu, transforment des tomates en purée de tomate. Il est temps que cette activité reçoive plus de reconnaissance et de soutien, car derrière chaque bocal de purée vendu au marché se cache une histoire de courage, de résilience et de fierté.
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