La ville de Ouagadougou est un pôle éducatif majeur au Burkina Faso. Elle abrite plusieurs institutions d’enseignement supérieur qui attirent des milliers d’étudiants du Burkina Faso et d’autres pays de la région. Cependant, derrière cette effervescence académique se cache une réalité souvent méconnue et de plus en plus préoccupante : les grossesses en milieu universitaire. De plus en plus de jeunes femmes, en quête de connaissances et d’un avenir meilleur, se retrouvent confrontées à cette réalité qui entrave leur parcours académique et compromet leurs perspectives professionnelles. Cet article mettra en lumière les causes de cette situation alarmante, ses conséquences dévastatrices et les mesures nécessaires pour y remédier.

Les causes des grossesses en milieu universitaire

Les grossesses en milieu universitaire dans la ville de Ouagadougou peuvent être causées par divers facteurs. En premier lieu, on peut citer le manque de connaissance et l’accès limité aux services en matière de santé sexuelle et reproductive qui constituent un véritable problème. Les jeunes filles manquent souvent d’informations fiables et éprouvent des difficultés à comprendre leur propre santé sexuelle et reproductive, ainsi que les risques et les choix qui s’offrent à elles. Cela peut entraîner des comportements à risque, des grossesses non désirées, des infections sexuellement transmissibles et d’autres problèmes de santé. Ensuite, les pressions sociales et culturelles et le manque de soutien familial peuvent les pousser à des relations précoces et non protégées. Et pour finir, les conditions de vie précaires des étudiantes les obligent souvent à trouver des emplois à temps partiel ou à se livrer à des activités économiques informelles, les exposant ainsi à des environnements dangereux et à des relations abusives.

Les défis des grossesses en milieu universitaire

Ces défis peuvent inclure des contraintes financières, des préjugés sociaux et des problèmes de santé. Tout d’abord, les contraintes financières sont souvent un problème majeur car la grossesse nécessite des soins prénatals réguliers, des frais médicaux et l’achat de produits de base tels que des vêtements de maternité et des articles pour bébés. Ces dépenses supplémentaires sont difficiles à assumer pour les étudiantes qui dépendent souvent de ressources limitées. Ensuite, les préjugés sociaux liés à la maternité constituent un défi pour ces dernières car la société porte le plus souvent un regard négatif sur les femmes enceintes en dehors du mariage, ce qui entraîne la stigmatisation et la discrimination. Sans oublier les jugements moraux et les attitudes discriminatoires qu’elles subissent de la part de leurs pairs et de la société en général. Enfin, les grossesses en milieu universitaire présentent des risques pour la santé des étudiantes. Les soins prénatals inadéquats, le manque d’accès à une alimentation saine et équilibrée, ainsi que le stress accru ont des conséquences sur la santé de la mère et du bébé. Tout cela engendre le plus souvent des situations désagréables dans lesquelles, certaines étudiantes ne se sentent pas en mesure de poursuivre leurs grossesses.

Les mesures nécessaires pour soutenir les étudiantes

Il est impératif de mettre en place des mesures concrètes pour soutenir les étudiantes et leur offrir des opportunités égales en matière d’éducation. La première étape pour remédier aux défis des grossesses en milieu universitaire consiste à améliorer l’accès à l’information sur la santé sexuelle et reproductive, notamment en mettant en place des programmes de sensibilisation dans les universités. Les étudiantes doivent être informées des risques associés aux grossesses précoces et non planifiées, ainsi que des moyens de contraception disponibles. Ensuite, il est essentiel de garantir aux étudiantes un accès facile à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité. Les campus universitaires devraient disposer de cliniques ou de centres de santé bien équipés, offrant des consultations confidentielles, des contraceptifs et des soins prénatals. Il est également important de promouvoir le dépistage des infections sexuellement transmissibles et de fournir des informations sur la planification familiale. Aussi, les universités doivent développer des politiques inclusives qui favorisent le maintien des étudiantes enceintes dans le système éducatif. Des infrastructures telles que des crèches universitaires et des services de soutien psychologique doivent être mis en place pour répondre aux besoins spécifiques de ces étudiantes. C’est le cas par exemple de cette toute première crèche universitaire au sein de l’Université Joseph-Ki Zerbo dont la pose de la première pierre a eu lieu le mercredi 26 avril 2023. Pour finir, des programmes de bourses et de soutien financiers pour les étudiantes enceintes ou les mères célibataires pourraient être établis afin de les aider à poursuivre leurs études sans contraintes financières.

Remédier aux défis des grossesses en milieu universitaire à Ouagadougou nécessite une approche holistique impliquant l’accès à l’information, des services de santé adaptés et des politiques académiques favorables. En garantissant le soutien des étudiantes enceintes, nous pouvons contribuer à leur épanouissement personnel, à leur réussite académique et à la construction d’une société plus inclusive, résiliente et équitable.

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